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Quelle éducation, aujourd’hui, pour nos enfants ?

Quelle éducation, aujourd’hui, pour nos enfants ?

De tout temps, les modèles éducatifs ont été remis en question. Nous sommes passés d’un modèle autoritaire, où les parents donnent les règles et les enfants les respectent (l’enfant a des limites bien établies, mais il peut se sentir dévalorisé) a un modèle permissif par la suite, où il n’y a pas de règles. Modèle que l’on peut aussi appeler « l’enfant roi ». Dans celui-ci, au contraire,  l’enfant est au centre, il prend souvent le pouvoir sur ses parents, mais il n’a aucune limite, donc aucun repères. 

 La question que chaque parent se pose, c’est comment éduquer son enfant dans les meilleures conditions, comment poser des règles et des limites claires à l’enfant sans qu’il se sente dévalorisé ? Certaines pistes sont à explorer pour éduquer nos enfants avec fermeté et bienveillance. L’ouvrage de Jane Nelsen « La Discipline positive » peut nous apporter quelques clefs.

Quelles sont les limites que je dois mettre à mon enfant ? Comment faire respecter ces limites ? Est-ce que mon enfant se sent bien dans sa peau ? Est-ce qu’il est heureux ? Va-t-il réussir dans la vie ? Pourquoi fait-il toutes ces bêtises, alors qu’il a tout ce qu’il veut ?

En tant que travailleur dans l’aide à la jeunesse, nous sommes régulièrement confrontés aux difficultés éducatives des parents. Ces parents qui voulant faire de leur mieux et offrir le meilleur à leur enfant se heurtent à des difficultés de comportement de la part de ceux-ci. Ce qui les met dans une position où à force de vouloir faire au mieux, ils font à la place de leur enfant. Mais faire pour l’enfant, ce n’est pas l’éduquer, ce n’est pas le rendre acteur de sa vie, de ses choix. Ce n’est pas le guider vers son autonomie et faire de lui un être responsable. 

Comment aider ces parents à changer de position pour leur permettre d’accompagner leurs enfants vers l’autonomie ?

Accompagner l’enfant afin qu’il puisse devenir une personne responsable, c’est aussi le respecter et se respecter soi-même. Être ferme ne veut pas dire punir. Pour qu’un enfant se conduise mieux, il ne doit pas se sentir dévalorisé. Il doit au contraire avoir une bonne estime de lui-même pour qu’il puisse évoluer positivement.

Il est difficile pour beaucoup de parents de faire respecter les limites qu’ils ont établies, d’où l’importance de discuter de ces limites. Un comportement inapproprié est souvent un message codé lancé par un enfant qui est découragé. 

Par tous les exemples concrets et toutes les petites astuces que cet ouvrage propose, il est rapidement possible pour des parents de mettre certaines choses en place et de mieux comprendre et faire participer son enfant dans ce mode éducatif qui allie fermeté et bienveillance.

Se centrer sur la recherche de solution plutôt que sur le comportement inapproprié et donner à l’enfant l’opportunité de résoudre lui-même ses problèmes est un processus d’apprentissage qui lui permettra d’acquérir de l’autonomie. 

Voici quelques outils bien concrets que cet ouvrage nous offre :
Les temps de pause :

Ex : Julien a pour habitude, lorsqu’il est contrarié de piquer une colère, ce qui met sa mère elle aussi en colère.

Au lieu de se laisser envahir par la colère, elle pourrait utiliser le temps de pause et quitter la pièce, ce qui lui permettrait ainsi qu’à Julien  de retrouver son calme et de prendre du recul afin de ne pas rentrer dans l’escalade (il n’est pas très amusant de faire une crise de rage sans public). Il est primordial, d’expliquer au préalable l’utilité du temps de pause à Julien et d’établir un plan afin qu’il ne l’associe pas à une punition. 

Laisser éprouver les conséquences des actes posés lorsque cela est possible.
Soit les conséquences sont naturelles : Elles se produisent sans intervention de l’adulte. 

Ex : Céline a encore perdu sa veste à l’école, c’est déjà la deuxième fois cette semaine. D’habitude la maman de Céline parcourt toute l’école à la recherche de sa veste pour souvent la retrouver en boule dans un coin de la cour. Mais cette fois, elle a décidé d’utiliser les conséquences naturelles. Elle en a discuté au préalable avec Céline et si elle perd sa veste, elle devra la retrouver elle-même. Céline et sa maman rentrent donc à la maison sans la veste. Le lendemain matin, Céline part sans veste à l’école. Il pleut et son pull est rapidement mouillé, sa maman lui dit alors « je suis sûr que tu vas retrouver ta veste aujourd’hui et que ce soir lorsque je viendrai te chercher tu l’auras, je te fais confiance ». Le soir même Céline avait retrouvé sa veste et sa maman n’a plus jamais fait le tour de l’école pour chercher après ses affaires. D’ailleurs, Céline perd de moins en moins ses affaires. 

Il est bien entendu que les conséquences naturelles ne peuvent s’appliquer lorsque l’enfant est en danger, qu’elles interfèrent avec le droit d’autrui ou qu’elles ne touchent pas l’enfant (ex : ne pas se brosser les dents). 

Soit les conséquences sont logiques : Elles demandent l’intervention de l’adulte ou d’une autre personne. Elles doivent être Reliées (au comportement), Respectueuses (pas dévalorisantes ou humiliantes), Raisonnables (pas démesurées) et Révélées à l’avance (l’enfant sait ce que l’adulte va faire). 

Ex : Il est bientôt l’heure pour Pierre d’aller au lit, comme tous les soirs sa maman lui demande de ranger ses jouets. Mais Pierre n’en fait rien, sa maman se fâche et finit par l’envoyer au lit et ranger elle-même les jouets. Mais elle pourrait utiliser les conséquences logiques et prévenir Pierre que s’il ne range pas ses jouets, elle les confisquera pour un certain temps et les mettra dans un endroit auquel il n’a pas accès. Il est bien entendu qu’elle utilisera un ton ferme, mais sans se fâcher et qu’elle fera ce qu’elle a énoncé.

Les conséquences, qu’elles soient naturelles ou logiques permettent de réorienter positivement le comportement. 

Cet ouvrage met également l’accent sur l’intérêt des Temps d’Echanges que ce soit en Famille (TEF) ou en Classe(TEC) pour les enseignants. Ces moments permettent à chacun de découvrir la vision de l’autre et de pouvoir entamer le dialogue entre parents (adultes) et enfants. Connaitre le ressenti de chacun permet à l’autre de comprendre les comportements et actes posés. 

Le temps d’échange est une opportunité régulière et planifiée pour apprendre à s’apprécier de façon positive. Il permet également de se concentrer ensemble sur les solutions qui faciliteront la vie en communauté et développer les compétences sociales de chacun. 

Pour mettre en place un Temps d’Echange en Famille, il faut : 
  • Fixer la fréquence des rencontres
  • Choisir un lieu propice
  • Définir le processus de décision
  • Donner un rôle à chacun
  • Réfléchir ensemble à une solution : Une solution doit être Reliée (à la problématique), Respectueuse, Raisonnable et Aidante (utile et qui enseigne). Lorsque l’enfant participe avec l’adulte à la recherche de solutions, il se sent considéré et respecté. Il a aussi tendance à mieux respecter ce qui a été décidé car il y trouve du sens.  Lorsque l’on donne la possibilité à l’enfant de résoudre lui-même ses problèmes en l’accompagnant et en le soutenant dans ce processus, on lui permet d’apprendre réellement de ses erreurs. 
En conclusion :

cet ouvrage apporte des pistes de réflexion concernant l’éducation et les difficultés qui lui sont liées en tenant compte du chemin parcouru et de l’évolution de la société. Fermeté et bienveillance ce sont des limites, des repères, mais aussi de la coopération et du dialogue pour permettre aux parents de changer de position pour qu’ils puissent au mieux accompagner leurs enfants vers l’autonomie.
Micka